Y aller ou pas
J'avais déjà cette idée d'édito en tête, mais j'avoue que croiser ces derniers jours Franck François, le fondateur du Groupe Vog, armé de son légendaire franc-parler, n'a fait que me renforcer dans mon opinion.
Chaque année fleurissent ici ou là, début septembre, des posts critiques ou acerbes sur le MCB. Sous couvert, souvent, d'une anodine question ouverte : "Qui va au MCB, cette année ?", on embraye sur un lynchage du salon professionnel voire, cette année, sur un appel au boycott.
Je reste perplexe - et je ne suis pas la seule - concernant les motivations profondes de telles prises de parole. Conviction intime qu'on peut travailler dans une bulle, indépendamment du marché (réel) ?
Prise de position radicale pour forcer le débat et apparaître comme quelqu'un qui réfléchit et qui impose son indépendance d'esprit contre "la masse" des conformistes ? Et rafler des likes au passage ? (Les réseaux sociaux aiment bien les débats tranchés, les j'aime / j'aime pas, moins il y a d'arguments, mieux c'est.)
Jalousie, envie gratuite de saborder quelque chose qui, quoi qu'on en pense, fonctionne toujours, plus de 40 ans après sa création ? (Toutes les entreprises ne peuvent pas en dire autant...)
Tendance de fond de notre société, consistant à faire de la polémique pour de la polémique, au lieu de se poser les bonnes questions, et d’avancer ?
Le MCB est très certainement perfectible, il a des défauts, mais il me semble toujours un peu excessif (et pas très malin) de le boycotter.
C'est le grand rendez-vous national des coiffeurs, il est toujours bon de tâter le pouls de la profession et de se confronter à la réalité (sans parler des opportunités de découvertes chez les exposants qui font la démarche de participer, et de la jouer collectif).
Sauf bien sûr positionnements ultra spécifiques (luxe, studio... Et encore, on peut rester curieux), il me semble dommage de travailler dans la coiffure ... en faisant abstraction des coiffeurs. Et du terrain.
Il me semble dommage de travailler dans la coiffure... en faisant abstraction des coiffeurs.
Comme toujours, je serai là, en mode "constructif" et aussi en mode valorisation des talents, à travers le Concours Edito (le lundi après-midi), qui aborde sa 3ème édition.
Merci à ceux, petites et plus grandes entreprises, qui se « mouillent » encore et toujours en participant au MCB. Les salons pro disparaissent les uns après les autres, faute de soutien. Est-ce vraiment la bonne voie pour la profession ?
Pour moi, au-delà des critiques, que l'on peut entendre bien sûr, c'est un signe de respect de son marché que de participer, d'une façon ou d'une autre, à son salon emblématique.
12 septembre 2024