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Provalliance : cap sur les boucles !

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C’est un vrai tournant que prend aujourd’hui Provalliance, numéro1 français et mondial de la coiffure (avec les marques Franck Provost, Jean Louis David, Saint Algue, Coiff&Co, Fabio Salsa, L’Atelier Intermède, The Barber Company…). Un virage stratégique fort et assumé, qui va impacter le groupe mais aussi, par ricochet, tout le marché français, et c’est très bien. Le groupe s’engage en effet à former ses coiffeurs aux cheveux bouclés, frisés, crépus, avec un objectif de 400 référents B.F.C. dans 400 salons hexagonaux d’ici à fin 2025. Le référent formé pourra à son tour transmettre ses connaissances aux collaborateurs, dans son salon. L’idée ? Quadriller le territoire pour que, dans un avenir proche, les clients aux cheveux dits « texturés » puisse trouver, à proximité de chez eux, un salon qui ait la compétence pour les accueillir, avec professionnalisme et en toute sécurité.

 

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La formatrice Marie Barato © E.L. pour Brunette

 

A noter, d’ailleurs que, chez Provalliance (3000 salons dans le monde, dont 1700 en France), les cheveux BFC n’ont jamais été complètement ignorés. Le groupe possède déjà une enseigne spécialisée depuis 2007, à savoir Niwel, ainsi que deux enseignes dans lesquelles les coiffeurs sont experts de tous les types de cheveux - Fabio Salsa depuis 1997 et The Barber Company depuis 2019.

Une formation BFC pour toutes les enseignes

La formation sera proposée à tous les coiffeurs, en commençant par l’enseigne Jean Louis David, la plus ouverte, historiquement, à la diversité. Elle s'étendra à l'ensemble des marques et des coiffeurs volontaires du groupe à partir de 2025. Et se fera à travers deux modules de 2 jours chacun, avec les produits Niwel et Mizani. 4 formateurs y sont aujourd’hui dédiés, et ils seront 5 d’ici à la fin 2025, sous la houlette de la jeune et passionnée Marie Barato.

 

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Un visuel signé Jean Louis David © D.R. / Jean Louis David 

 

Et, première surprise pour le groupe, qui avance sur ce terrain de façon très déterminée et méthodique, mais avec humilité, « il y a aujourd’hui une vraie attente des coiffeurs sur ce type de formation, comme le souligne Sylver Boll, directeur technique et éducation de Provalliance. Et de poursuivre : On a vraiment l’impression de leur faire plaisir ! »

Un déficit de formation

A cela, plusieurs raisons. D’abord, évidemment, et de façon scandaleuse, il n’y a toujours aucune formation digne de ce nom pour ces cheveux, en formation initiale de coiffure, dans le parcours scolaire. Les coiffeurs sont « jetés » sur un marché de plus en plus métissé, sans connaissances ni expériences sur le cheveu B.F.C. Résultat, ce cheveu leur paraît compliqué, et ils refusent des clients. Nombreux sont sans doute ceux qui regrettent de ne pouvoir accueillir tout le monde. Sans parler, évidemment, du manque à gagner en termes de chiffre d’affaires…

 

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Cédric Losdat, dg de Provalliance, et Sylver Boll, directeur technique et éducation © E.L. pour Brunette

 

Les chiffres ne sont pas faciles à obtenir, et varient un peu, mais, en gros, on estime à un peu moins de la moitié la part des cheveux bouclés, frisés, crépus sur le marché : soit 45% des Français*, et même 6 personnes sur 10 dans le monde.

La génération Z au taquet

Pour la génération Z, ce chiffre atteindrait même 50%. Normal : les populations se mélangent de plus en plus. Surtout, les plus jeunes générations, du fait d’une meilleure perception des différences, et des looks naturels, aujourd’hui, n’envisagent plus automatiquement de lisser leurs cheveux, pour se rendre conformes à un modèle dominant et socialement mieux accepté. En clair : les looks afro, nappy, naturels, courent davantage les rues, et même les tapis rouges. Même si bien sûr on peut aussi avoir envie, ponctuellement ou non, de se lisser les cheveux.

 

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La formatrice Marie Barato et son modèle, radieux © E.L. pour Brunette
 

Pour des coiffeurs de la génération Z, il est impensable, en tout cas, de ne pas savoir coiffer tous les types de cheveux au naturel. « Parmi les coiffeurs qui souhaitent faire cette formation, nous avons beaucoup de BP, note ainsi Sylver Boll à propos des premiers inscrits. Les coiffeurs qui les suivent ont, en gros, entre 17 et 40 ans, mais en moyenne, en ce moment, on est probablement autour de 28/30 ans. » L’appétence pour ces connaissances spécifiques concerne plutôt les jeunes coiffeurs, c’est de bon augure pour le marché, son développement… et la prise en charge correcte de tous les client(e)s à l’avenir.

Deux modules de 2 jours

Les deux modules de 2 jours, avec une coupure « pour que ça décante », car il y a beaucoup de connaissances à assimiler, sont ainsi organisés : diagnostic, approche des différentes textures, coiffage nappy (sur cheveux naturels), connaissance des produits et des gestes spécifiques pour le premier module. Le deuxième cycle, en janvier 2025, se concentre davantage sur la coupe et la couleur. Et chaque module débute par une phase théorique pour mieux appréhender la mise en pratique qui suit. Car il y a aussi des aspects culturels, historiques et même psychologiques à intégrer concernant des cheveux qui ont longtemps été diabolisés, considérés comme « difficiles », voire qui faisaient peur… La peur venant souvent de l’ignorance. Il faut donc commencer par s’attaquer aux idées reçues, pour les « déconstruire ».

Déconstruire les préjugés

« Des cheveux compliqués »? Comme tout ce qu’on ne connaît pas ! Les coiffeurs n'ont jamais appris à les travailler… « Des cheveux texturés » ? Tous les cheveux sont texturés, par définition. Il faut, là aussi, apprendre à repérer les différents types de cheveux bouclés, frisés, crépus... pour en prendre soin de manière adaptée et spécifique. Car ils sont tous différents… entre eux, avec la plupart du temps différents types de textures dans une même chevelure. « Ils sont tellement impressionnants, en termes de volume… » : c’est leur texture spécifique qui apporte ce volume, la masse de cheveux n’est pas plus énorme qu’une autre. « Ils sont impossibles à démêler » : Il y a seulement des méthodes à apprendre.

 

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Un avant - après... © D.R. / Jean Louis David 

 

Et enfin, « Je suis une femme blanche, je ne suis pas légitime » : si cela a pu être le cas, cela ne l’est plus aujourd’hui, parallèlement à l’augmentation du niveau de formation (car de plus en plus de coiffeurs se forment eux-mêmes, et l’offre se développe). Les client(e)s savent bien aujourd’hui que la compétence ne dépend plus de la couleur de peau, et ne souhaitent pas forcément, d’ailleurs, être mis(e)s dans des cases. Les experts des petits salons du quartier parisien de Château d’Eau ont bien démontré que des pros noires pouvaient tout aussi bien massacrer le cuir chevelu de leurs clientes…

Une voie royale pour les boucles

Bref, et s’il y a beaucoup de choses à apprendre, la voie est largement ouverte pour tous ceux qui souhaitent développer leurs compétences au sein du groupe Provalliance (ou ailleurs), être stimulés d’un point de vue technique, comme pourquoi pas, artistique. La seule chose, c’est qu’il faut un peu revoir ses fondamentaux : intégrer le facteur temps, car certaines prestations seront beaucoup plus longues (cela se valorise, à travers un service adapté), et « changer de mindset ».

Comme le rappelle Sylver Boll, « pour les cheveux bouclés, frisés ou crépus, il faut absolument commencer par le soin, qui est plutôt vu comme secondaires pour des cheveux plus lisses. Sur les cheveux BFC, la descente du sébum est bloquée, ils doivent être nourris, avec des produits spécifiques, déterminés en fonction de leur texture et du diagnostic. C’est seulement après ce soin indispensable qu’on s’occupe du coiffage ou de la coupe. » En revanche, une fois coiffés, ces cheveux gorgés de produits gardent plus longtemps leur forme…

« En tant que leader mondial de la coiffure, il est impératif pour nous de former nos coiffeurs afin qu'ils puissent satisfaire pleinement les besoins des millions de Françaises et de Français aux cheveux bouclés, frisés et crépus encore trop souvent délaissés par notre secteur, affirme Cédric Losdat, Directeur général BU Coiffure de Provalliance, qui depuis son arrivée accélère le mouvement. D’autant que nos coiffeurs ont cette envie d’être formés sur ces techniques et ainsi d’être en phase avec la réalité de la société. Avec les produits et techniques adéquats, les cheveux B.F.C. présentent aussi beaucoup d’intérêt artistique en coiffure avec des résultats sublimes. » On le voit, de plus en plus, sur scène, dans les concours (et notamment celui de Brunette, le Concours Edito) et dans les shootings. Il n’est que temps !

*Source : Etude Kérastase

 

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26/11/24

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