MCB 24 : intense et engagé
(Ci-dessus : Final du 1er show d'Eleven Australia en France © E.L. pour Brunette)
Avec 49 917 visiteurs, le MCB by BS (du 12 au 14 octobre derniers, Porte de Versailles, Paris 15ème), a tenu son pari : il a retrouvé sa fréquentation record d'avant le Covid, à savoir plus ou moins 50 000 visiteurs en deux jours et demi (en hausse de 8% par rapport à 2023). Au-delà des chiffres, c’est peu de dire qu’il a semblé très « tonique » : une extraordinaire énergie positive, bien palpable, parcourait les allées. Je n’ai pas interrogé tous les exposants, mais tous ceux avec qui j’ai parlé du salon ont manifesté leur satisfaction, pas un n’a exprimé de réserves. Idem pour les visiteurs. L’affluence était au rendez-vous dès le samedi après-midi, bien plus que pour un samedi « classique » de MCB.
Sur le stand L'Oréal Professionnel, la coiffure du futur... © D.R.
Effet du calendrier exceptionnellement tardif, qui permettait d’avoir plus d’une semaine ou deux pour préparer le salon, dans le rush, comme les années précédentes ? Réelle année du redémarrage, après une période compliquée, de 2020 à 2022 ? On sentait en tout cas, partout, comme une envie de rattrapage, d’action, de renouveau, comme une envie de faire bouger les lignes, et les choses.
Un événement fédérateur
Avec, notamment, l’initiative historique d’union de la profession, révélée en avant-première le samedi 12 octobre dans la soirée, à travers le collectif « Les professionnels de la coiffure », réunissant le Syndicat Français des Fournisseurs pour Coiffeurs (SFFC, l’un des 6 syndicats de la FEBEA), l’UNEC et le CNEC. Une démarche fédératrice inédite qui a pour objectif de valoriser les métiers de la coiffure auprès du grand public, et ce, en lançant une campagne nationale de communication dès 2025. Ambitieux, et plus que légitime (voir article ici).
Les Hairworld de l'OMC, de nouveau au MCB by BS © D.R.
Du côté du MCB, certes plus petit et plus concentré, avec moins d’exposants (mais renouvelés pour un tiers) : des stands de qualité, une circulation efficace, une grande scène entièrement repensée, l’Arena, dotée de 3 écrans géants et d’une capacité de 2000 places, une synergie entre les différents espaces d’animation (Arena, 360° Stage, Brand Stage, espace des conférences…), l’accueil des Hairworld, où la France a de nouveau brillé… (voir article ici), et le relancement d’une soirée de prestige le samedi soir, autour d’un programme artistique spécifique.
Des initiatives collectives démultipliées
Une soirée au contenu riche et qualitatif, mais peut-être un peu à remanier, notamment pour les exposants fourbus qui avaient passé une journée au salon, parfois sans manger, et qui ont dû attendre 22h pour pouvoir enfin accéder à un cocktail.
De nombreuses soirées de marques, l’opération « Haute Coiffure Française contre le sida » témoignaient aussi de ce besoin de se (ré)unir (voir aussi l'article ici), et d’une prise de conscience : on ne pourra véritablement tirer le métier vers le haut qu’en unissant nos forces. C’est d’ailleurs ce que je fais aussi, avec le Concours Edito qui grandit d’année en année et qui est aujourd’hui soutenu par une dizaine de maisons de produits, d’outillage et une plateforme de réservation qui sont autant d’acteurs-clés du marché, engagés pour la profession (voir aussi article sur le concours 2024 ici).
Final du show de Christophe-Nicolas Biot pour Wella © E.L. pour Brunette
Une seule petite réserve, peut-être, pour moi, côté artistique : de plus en plus de perruques, sur les shows, pour des présentations « grand spectacle » certes magnifiques mais qui tendent à devenir majoritaires. Un peu plus de vrais cheveux, et de travail « en situation réelle » ne nuirait pas, à mon sens, pour représenter complètement le savoir-faire des coiffeurs et leur capacité de transformation « en live », armés seulement de leurs mains et de leurs outils professionnels.
Un chignon dans l'air du temps, par Raphaël Perrier © E.L. pour Brunette
Les coiffeurs sont des artistes, sans doute, mais ce sont aussi et surtout des artisans, au quotidien, et ce qualificatif n’est pas un gros mot : il devrait également être revalorisé et réemployé, car il est au cœur de la profession, comme le sont les artisans pour la couture ou la joaillerie.
Le baromètre de la profession
Au final, un constat : le MCB reste le plus grand événement business, artistique mais aussi humain de la coiffure, au niveau national. Celui qu’on ne peut pas ignorer, quoi qu’on en pense. Celui qu’on attend, pour sonder les différentes énergies à l’oeuvre, justement, et repartir, éventuellement, reboosté(e).
Les créatures de Christophe Pujol, sur le stand Eugène Perma Professionnel © E.L. pour Brunette
Tous les oiseaux de mauvais augure qui avaient incité à boycotter l'événement, pour des raisons difficilement compréhensibles, sont passés à côté de l’évidence. Le MCB est un événement certes perfectible, mais indispensable au métier. Et, plus que jamais, pour cette édition particulièrement intense et engagée, où l’on sentait comme un souffle nouveau...