l'Unec mobilise pour une TVA à 10%
Les coiffeurs sont inquiets, l’Unec aussi. Après l’engouement des 3 ou 4 semaines qui ont suivi le déconfinement, le 11 mai, la fréquentation des salons de coiffure a dégringolé. Les patrons de salons, déjà lourdement impactés financièrement par la fermeture de leurs établissements pendant deux mois, abordent la rentrée dans l’incertitude la plus absolue : non seulement les clients viennent moins souvent, mais rien ne dit que des confinements locaux ne seront pas ponctuellement remis en place, si l’épidémie redémarre.
Il faut donc faire vite, pour éviter des fermetures… définitives. C’est pourquoi l’Unec demande une réduction de la TVA de 20% à 10%, pour le secteur de la coiffure. Et mobilise, via une pétition sur le web, sur laquelle on peut signer ici.
Une importante baisse de la consommation
« Toute la profession est aujourd'hui à la peine (…). La crise sanitaire est malheureusement encore d’actualité avec un risque réel de fermeture massif des salons. Nous constatons aujourd’hui une baisse de la consommation de 15 à 40 % qui, nous le craignons, pourrait être durable et le corollaire du choc économique subi par notre pays », déclare Christophe Doré, président de l’Unec.
Selon l’observatoire de la FCGA (Fédération des Centres de Gestion Agrées), le taux de croissance du chiffre d’affaires de la coiffure sur le 1er trimestre 2020, par rapport à la même période de 2019, a été en baisse de 17,1%. Cette baisse est supérieure sur la période à celle du secteur des bars/hôtels/restauration.
« Pour maintenir l’activité, la pérennité des entreprises, des emplois et soutenir l’effort de formation des jeunes par nos entreprises, nous demandons au gouvernement que le taux de TVA des services de coiffure soit abaissé à 10 % », confirme Christophe Doré.
Augmentation des charges et prix quasi inchangés
D’autant que, comme le rappelle l’Unec, la coiffure a subi ces dernières années une augmentation constante de ses charges (loyers, produits professionnels, énergie…) alors que, structurellement, elle est une activité à forte densité de main d’œuvre (la masse salariale représente plus de 50 % des charges des établissements employeurs), déjà assez largement sous-payée…
En outre, et comme on l’a déjà souligné sur ce site, les coiffeurs ont notoirement du mal à répercuter leurs charges supplémentaires sur leurs tarifs, ce qui s’est confirmé lors du déconfinement : malgré leurs pertes, malgré le coût des kits sanitaires et de la réorganisation du travail (distanciation, temps consacré à la désinfection, etc.), nombreux sont ceux qui n’ont pas revu à la hausse le prix de leurs prestations.
L’Unec appelle donc à signer en masse la pétition ci-dessus (près de 15000 personnes ont déjà signé) : « La coiffure est le second secteur de l’artisanat en France avec plus de 85000 entreprises, il est temps de montrer notre poids et notre volonté, pour la survie de la profession ! »